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Au FC Nantes, durement touché par la crise, « on n’a pas d’autre choix que de se réinventer »

Au centre sportif de la Jonelière, le moral est au beau fixe. En ce milieu de journée, jeudi 17 octobre, les joueurs du FC Nantes (FCN) quittent le centre d’entraînement après leur séance de la matinée, tandis que les employés s’affairent dans les bâtiments. Situés à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), au nord de Nantes, dans une aire protégée, les locaux sont restés dans leur jus depuis leur inauguration en 1976, et détonnent pour une équipe de Ligue 1.
Les sourires et l’ambiance paisible qui y règnent attestent l’« esprit familial » loué par tous. « On n’en ressent pas moins la gravité du moment », glisse un salarié, sous le couvert de l’anonymat. La baisse des droits de diffusion a fortement grevé les finances du FCN, qui ne va toucher que 6 millions d’euros de revenus audiovisuels pour la saison 2024, contre 25 millions en 2023. Une dégringolade de 76 % pour une source de recettes qui représentait d’ordinaire entre 50 % et 60 % du budget (de 80 millions sur la saison 2024-2025).
Le club vit d’autant plus intensément la crise actuelle qu’il n’est pas détenu par un fonds d’investissement aux reins solides, et ne touche cette année ni les droits de diffusion à l’étranger – réservés aux écuries qui disputent les coupes d’Europe –, ni ceux des compétitions continentales. Pour échapper au dépôt de bilan que redoutent plusieurs équipes de Ligue 1, l’entrepreneur Waldemar Kita, propriétaire depuis 2007, dont la fortune était estimée à 750 millions d’euros en 2024 par le magazine Challenges, a dû réinjecter entre 35 et 40 millions d’euros dans le club, selon nos informations. Le plan social, un temps évoqué et qui a inquiété du côté de la Jonelière, a été écarté. Le président a tenu à rassurer ses troupes : tant qu’il sera en poste, le FCN fera front.
« Tout le monde fait désormais très attention aux dépenses, à son niveau », assure Franck Kita, fils du propriétaire et directeur général délégué du club, installé dans la salle où se déroulent habituellement les conférences de presse des Canaris. Depuis plusieurs mois, la direction fait la chasse aux frais jugés non essentiels. Le recours à la diététicienne et à la psychologue affectées à l’équipe première n’a ainsi pas été renouvelé au début de la saison, et le podologue ne vient plus que ponctuellement pour s’occuper des joueurs.
Et certains projets évoqués en interne ont été renvoyés aux calendes grecques, comme l’agrandissement de la boutique du stade de la Beaujoire. « On est au régime, on bouge plus et on mange moins », décrit un salarié, alors que les équipes phosphorent pour trouver de nouvelles recettes qui compenseraient, tant que faire se peut, le manque à gagner.
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